Aitutaki sous la pluie

« Aitutaki sous la pluie »

Samedi 27 juin 2015, grand beau temps à Avarua, je décide de partir à Aitutaki, l’atoll de rêve situé à 350 km au nord de Rarotonga. Dès 8h30, j’enfourche ma Yamaha pour l’aéroport distant de 2 km. Le billet est pris à Air Rarotonga, la seule compagnie présente à l’aéroport, je paie cash 520 Dollars NZ.

Départ ce même jour à 15h30, retour Mercredi 1er juillet en fin d’après-midi.Petit tour au marché Punanga Nui du samedi, identique à celui vu la semaine précédente par mauvais temps. En raison du soleil, il y a plus de monde, peu de fruits à vendre, mais beaucoup de curios, de perles noires de l’atoll de Mahiniki, des paréos multicolores et autres robes de plage, des guitares et ukulélés faits sur place, des sculptures en bois d’objets traditionnels, des couronnes de fleurs en plastique, et beaucoup de pacotille made in China.

C’est surtout au rayon alimentaire qu’il y a le plus d’affluence.

De nombreux étals ou de petites gargotes « Take Away » proposent du Sashimi Yellow Fine, de l’Iki Mata (poisson cru au lait de coco et citron lime), et tout ce qu’il vaudrait mieux éviter, mais dont les kiwis et les australiens raffolent : Burger, Fish & Chips, Ice-Cream, et autres mets qui vont contribuer à arrondir des anatomies déjà bien déformées.

On n’est plus depuis longtemps au stade de l’embonpoint, on est carrément entré dans un XXI -ème siècle pachydermique avec des monstres qu’on pourrait exhiber au cirque Barnum. Un créneau d’avenir pour les laboratoires pharmaceutiques.

Il y a aussi des roulottes qui proposent des ice-creams venus directement d’Australie ou de Nlle Zélande, un boulanger qui propose des pains fait maison, des pizzas bien grasses, et autres pâtisseries qui ne me tentent guère.

Une petite échoppe propose un café arabica provenant de l’île d’Atiu du Groupe Sud, et je voudrais bien le goûter. Il y a forte affluence, l’attente est longue, et le prix me dissuade : la petite tasse à 5 Dollars, l’expresso à 10 Dollars, c’est presque le tarif des Champs Elysées.

En début d’après-midi, ma sympathique logeuse, l’allemande Ingrid, me dépose en 4×4 à l’aéroport. Aucune fouille des bagages, et aucun reçu pour les valises en soute. L’avion d’Air Rarotonga est suédois, c’est un SAAB 340, ce qui pourrait vouloir dire « Supérieur Aux Autres Boeing ».                                                                                                                                C’est un bimoteur de 35 places, et je suis en 3A, ce qui n’est pas la meilleure place pour les photos, aériennes puisque j’ai une vue panoramique sur l’aile et l’hélice gauche. Les meilleurs sièges sont au fond de l’avion.

Le vol dure environ 45 minutes, et l’arrivée sur Aitutaki ensoleillée est splendide, il est 16h20. On aperçoit à l’atterrissage quelque uns des quinze motus qui entoure l’ile principale.

L’aéroport possède deux pistes : l’ancienne de 900 mètres date de 1942, elle a été construite par les américains durant la guerre du Pacifique contre les Japonais. Elle ressemble beaucoup à celle de Bora Bora édifiée par les G.I.  à la même époque.

Le bimoteur SAAB d’Air Rarotonga qui dessert aussi Atiu, Mauke, Mitiaro, Puka-Puka, Manihiki, et Penrhyn qui est la plus éloignée de Rarotonga.
L’ancienne piste de un km n’est plus utilisée

La nouvelle piste qui date de 1995 est perpendiculaire à l’ancienne et mesure presque 2 kilomètres de long. Les passagers sont dispatchés dans leurs différents hôtels et accueillis par une vahiné « gonflée » qui leur remet un collier de fleurs de tiaré. J’ai réservé par téléphone dans un modeste hôtel, le Vaika Units, et Terangi la patronne est à la bourre. C’est une grosse mémère d’environ 40 ans, qui semble très sure d’elle. J’ai le droit à deux bises martiales à la place du traditionnel collier de fleurs. J’y ai perdu au change, mais il est bon, de temps à autre, de vivre dangereusement, cela fait secréter un peu d’adrénaline.

La pension se trouve à 4 km de l’aéroport sur la côte Ouest. La chambre n°4 est correcte, propre, sommairement équipée, ni eau chaude, ni internet, ni télé. Vue jardin d’un côté, le vis à vis de l’autre, et la route derrière le bungalow. Heureusement le trafic est limité.  Les deux bungalows « on the beach », trois fois plus chers, sont occupés par des retraités de Nlle Zélande. Terangi me présente « ma femme » puisqu’elle sait que je suis « célibataire » : c’est une mémé de 70 ans, au demeurant fort sympathique, qui va me prendre en charge. Comme il n’y a rien à manger et que tout est fermé le Dimanche, elle me donne quelques bananes pour mon PDJ qui sera donc assez frugal : thé Lipton à l’aspartam + 2 bananes. Idem, le lundi matin. Excellent pour la ligne. La plage est à 30 mètres : grand calme, beau lagon, et splendide coucher de soleil.

Des kilomètres de plage devant le Pacific Resort & Spa. Au fond, la capitale Arutanga.

Le Dimanche, ciel gris, la balade en bateau dans les motus est annulée. Je téléphone pour louer une vespa. On vient me chercher en 4×4, direction le bout de la piste d’aviation sur la plage de O’otu, chez Popora Rentals, qui est adjacent au resto-bar Boatshed du même propriétaire. Il y a au moins 50 motos bleu marine alignées en rang d’oignons comme pour un départ à l’ancienne aux 24 h du Mans. En 10 minutes, l’affaire est conclue, en route sur ma nouvelle bécane baptisée « Cheval Mouillé », car j’ai dû souvent essuyer la selle copieusement arrosée par une pluie continue.

Je fais le tour complet de l’île, environ 25 km, dont la moitié (dans le sud) n’est pas bitumée : un vrai tape-cul même à petite vitesse. Je ressemble à un parkinsonien à l’arrivée tant j’ai la tremblote. Par endroit, c’est un petit chemin, l’herbe est assez haute, et j’ai failli à deux reprises me casser la figure.

Le seul village d’Aitutaki est Arutanga, qui possède plus d’églises et de temples que de magasins. Il en y aurait 7(Adventistes, Mormons, Catholiques, Protestants, Sanitos, Saints des derniers jours, et une autre dont j’ai oublié le nom).

Un petit port avec un vieux bateau rouillé curieusement nommé « Bounty ».

Le bateau de pêche Bounty

Le premier visiteur européen dans cette île fût le Capitaine William Bligh sur le fameux « Bounty », le 11 avril 1789, soit 17 jours avant la mutinerie de Christian Fletcher.

En 1821, John Williams installe 2 pasteurs tahitiens pour convertir les indigènes de l’île au Christianisme.

Plus tard, en 1835, Charles Darwin fera une courte escale à Aitutaki sur le « Beagle » avec Fitz Roy comme capitaine.

Dans les années 1950, le lagon d’Aitutaki était utilisée pour une escale technique de la TEAL (Tasman Empire Air Line’s) qui traversait le Pacifique sur la célèbre « Route de Corail » avec de gros hydravions « Solent ».

John Wayne et Gary Grant furent deux des célébrités à profiter du motu Akaimi pendant qu’on remplissait les Solent en carburant.

Je visite les environs de l’aéroport au nord de l’île. Il y a un golf assez curieux qui est évidemment fermé le Dimanche. On a du mal à distinguer les trous et les points de départ. Il est probable que les parties sont interrompues à l’atterrissage des avions d’Air Rarotonga, car une balle perdue pourrait faire de gros dégâts sur la carlingue du SAAB, même s’il est fait d’un bon alliage suédois.

Un terrain de golf ne peut en aucun cas devenir un stand de tir.

Midi, je me rapproche de la petite île Akitua, le premier des 15 motus.

C’est sur ce petit îlot que se trouve l’un des plus beaux hôtels : l’Aitutaki Lagoon Resort dont la nuitée coûte entre 600 et 1240 Dollars.

Un tarif quelque peu exagéré, mais c’est une île privée, et pour y accéder il faut prendre un bateau. Ou tenter la traversée à la nage pour les plus aventuriers.

Le lagon est d’un joli bleu turquoise, et il ne semble y avoir aucun courant. Le bras de mer qui de mer qui sépare Aitutaki du motu Akitua ne doit pas dépasser la cinquantaine de mètres, soit la longueur d’une piscine olympique.

Hôtel Aitutaki Lagoon Resort

Je déjeune en bord de mer au Boatshed, tout au bout du terrain d’aviation, d’un Fish and Chips trop copieux en frites, et pas assez en poisson, un excellent marlin, malheureusement enrobé d’une couche épaisse de beignet que j’élimine le plus possible.

En début d’après-midi, retour vers la côte ouest en longeant la piste de 2 km de l’aéroport. Au bord de la route, juste en face du petit terminal, une dizaine de mamas avec une banderole « No commercial flight to Aitutaki on Sunday ». Je m’arrête, discute un peu avec ces manifestantes pacifiques, et prends 2 clichés. La raison de cette opposition, est en rapport avec leur culture et leurs traditions. Le Dimanche, toute vie s’arrête, on passe son temps à prier un Dieu qui semble bien sourd ou aux abonnés absents…… Le combat dure depuis 7 ans.

Je leur fais tout de même remarquer qu’elles sont venues en voiture, ou en moto, et que dans leurs traditions, ce moyen de transport n’existait pas. Cela les a fait rire, mais visiblement, on ne se déplace plus à pied à Aitutaki, ce qui explique peut-être que ces bigotes affalées sur leur fauteuil en plastique sont ventripotentes, certaines éclipsant même leur siège.

Les manifestantes du Dimanche

L’après-midi, j’explore toutes les routes et chemins de l’île, par un temps gris, peu propice aux photos. Je réussis à trouver le jardin secret de Bill Tschan, un suisse de 70 ans marié à une indigène qui se nomme Teetu. Son épouse lui a donné 4 filles.

Bill a eu en cadeau de mariage en 1974 un grand terrain de 2 acres qu’il a débroussaillé d’une jungle de plantes parasites envahissantes.

Puis il s’est mis à planter des arbres fruitiers peu connus grâce à des graines envoyées par la « Rare Fruit Society », une association US de passionnés de fruits tropicaux.

Il aurait 17 variétés de bananes, et un Jacquier de Bornéo « Red Gold », variété différente de celle que l’on rencontre un peu partout sous les tropiques sous le nom de Artocarpus integrifolia. Le fruit à pain, appelé ici « kuru » et « uru » en Polynésie, est du même genre : Artocarpus altilis, famille des Moracées.

Personne dans son jardin, j’aperçois un grand arbre avec des fruits rouge orange, splendides, que je n’ai jamais rencontré. Il s’agirait de l’Ackee et viendrait de l’Afrique de l’Ouest. J’apprends que c’est aussi le Capitaine Bligh qui aurait introduit cet arbre à la Jamaïque, et c’est désormais dans cette île des Antilles, un plat national quand le fruit est associé à un poisson Codfih.

Le chanteur américain Harry Belafonte en a fait une chanson devenue célèbre dans son album « Kingston town ».

Le fruit de 9 sur 6 cm contient 3 graines ressemblant à celles des Longanis.

Les fruits rappellent un peu, par leur forme et leur dimension ceux du pistachier, Pachira aquatica (Bombacacées). Les graines à l’intérieur d’un péricarpe très dur, sont comestibles, une fois grillées, et ressemblent un peu par le goût à des châtaignes.

J’apprendrais le lendemain que le pauvre Bill aurait fait une crise cardiaque et ne serait pas en mesure de me faire visiter son « Secret Garden ».

Le soir, dîner au Tamanu Beachfront, hôtel voisin de ma pension, où la nuit coûte dans les 500 dollars (330€). J’y avais dîné la veille, il n’y avait que 3 couples de vieux retraités, résidents de l’hôtel, et le repas était bon, peu copieux, et assez cher.

Ce Dimanche soir, c’est complet, et on me le dit avec quelque regret, car les serveuses ont vite repéré le « frenchy » à l’accent féroce, très différent de la clientèle kiwi. C’est « full » car il y a un chanteur-pianiste, et le dimanche soir, c’est buffet BBQ. Il reste bien une petite table de deux, mais elle est réservée pour un couple de résidents.

Je vais donc me rabattre de nouveau sur mes bananes, et d’ailleurs je n’ai pas grand appétit avec le « fish & chips » roboratif du déjeuner. Alors que sur le parking, j’allais reprendre ma moto, une des serveuses arrive en courant, essoufflée, et me dit que le couple résident ne viendra pas, la table est donc libre.  Je reviens au restaurant sous l’œil amusé des convives qui s’empiffrent à cœur vaillant, et je commande un verre de shiraz pour changer de la bière. Le dit-vin rouge de Nlle Zélande s’avérant limite imbuvable.

Buffet sympa, avec pour une fois des légumes (une rareté aux Cook) et une curieuse salade de potiron à l’arrow-root. Du thon jaune au BBQ, excellent, de la laitue bien fraîche (rare et hors de prix à Rarotonga), et en dessert un gâteau au chocolat qui plombe l’estomac et de l’ice-cream dont il vaut mieux ne pas connaître la valeur calorique. Au total, 54 Dollars avec un pinard qui fût aux antipodes d’un Pommard.

Lundi matin, pluie fine et vent violent. Impossible de bouger. Vers les 11 h, j’enfile mon Kway, et j’enfourche « Cheval Mouillé » pour aller au village d’Arutanga faire quelques courses. La pluie ne serait pas trop gênante, s’il n’y avait ce vent qui rend la conduite en moto périlleuse même si on lève le pied. Je roule presque à l’aveugle, à 10 km-heure, d’autant qu’il y a des nids de poules remplis d’eau et des poules d’eau qui traversent la route sans prévenir.

Au marché, rien sinon des nius à 1 dollar, c’est à dire des noix de coco. Première boutique, pas grand-chose non plus, j’achète un paquet de corn-flakes et une papaye. Seconde échoppe, je trouve des yaourts à 2,5 Dollars pièce et des biscuits Arnotts vendus 3 fois plus chers qu’en Australie. Mon PDJ du mardi et mercredi est assuré.

Je vais à midi déjeuner au Tauono’s Garden Café où l’on mange presque sous la pluie et où je suis le seul client. Sonja la patronne est autrichienne et m’a avoué avoir le même âge que moi. C’est une passionnée des plantes, des jardins, et de l’Organic c’est à dire du Bio.

Les tarifs sont élevés, je commande du thon avec légumes bio du jardin. Sonja vient me tenir compagnie, et nous parlons évidemment des plantes du Pacifique Sud. Je lui montre sur mon ordi, quelques photos des plantes de La Réunion qu’elle ne connaît pas pour la plupart. Elle m’aide à identifier 2 ou 3 arbres de bord de mer que je ne connaissais pas et qui sont pour certains des exotiques : Un lantern Tree de Chine et une Composée du Mexique baptisée « Sun Flower ».  Ces deux espèces exotiques sont devenues envahissantes et ont désormais le statut peu convoité de « peste végétale ».

 La peste du Mexique « Sun Flower » au bout de la piste principale.

Je lui achète 3 petits fruits de la passion vendus 1 dollar/pièce. La maison ne fait de cadeau, mais il est vrai que ce doit être difficile pour elle d’entretenir son jardin, et les clients étant très rares, il faut ferrer le pigeon quand on en tient un.

Il est 16h, et il pleut toujours, non-stop.

Prions pour que demain, il fasse beau.  

Mardi 30 juin, 8h du matin.

Toujours mauvais temps et un crachin ininterrompu depuis maintenant 30 heures. L’île du rêve ressemble désormais à l’île du Diable. Pas grand-chose à faire, même si on est motorisé, à moins de vouloir se transformer en homme-grenouille.

Vers les 10h, toujours en Kway, je pars sous la pluie vers la capitale Arutanga. Le marché est aussi désert que la veille, et la seule affluence est dans les deux petites boutiques ainsi que dans le bureau Telecom où des touristes tentent difficilement de se connecter à Internet.

Juste en face, le petit office du tourisme où je me renseigne à propos de Bill Tschan.

Coup de chance, il est dans sa voiture avec sa femme devant le marché. On sympathise aussitôt et la présence de béquilles confirme ses problèmes de santé. On va chez lui en convoi, et je lui achète son livre « Secret Garden : une collection de rares fruitiers tropicaux. » Il me le dédicace et j’immortalise l’instant.

Teetu sa femme née à Aitutaki et Bill, le suisse de 75 ans.

Bill m’autorise à visiter en solo son jardin puisqu’il ne peut pas se déplacer.

Je vais donc faire une seconde exploration de l’immense parc qui se trouve à 5 km de sa maison. Il y a des merveilles et des raretés qui raviraient mon ami Philippe C grand passionné de fruits rares des Tropiques.

Peu de fruits en cette saison hivernale. Je ramasse un beau citron et un énorme pamplemousse de Bornéo, très sucré et sans pépin, la même variété que l’on trouve en Polynésie.

Je fais quelques photos entre deux rafales de pluie, notamment de l’étonnant arbre aux fruits rouges, originaire de l’ouest africain, l’Ackee Tree.

Blighia sapida ou Ackee Tree de Côte d’Ivoire et très présent à la Jamaïque.

Je vais ensuite déjeuner au café Tupuna qui est juste à côté, au lieu-dit « Tautu ». Beaucoup de monde, c’est bon signe. Le cadre est sympa, les chats bien dodus, et le menu attractif. Je commande un jus de fruit frais (papaye, banane, corossol) et un Chili Fish with rice qui est présenté dans une demie noix de coco et qui s’avère être proche de l’Iki Mata.

Retour à Arutanga, où je retrouve le Bounty à quai : C’est un bateau « long liner » pour la pêche au thon.

Je continue vers la toute petite agence d’Air Rarotonga pour modifier la date de mon retour, en raison du mauvais temps. Faute de passagers, de nombreux vols sont annulés.

La minuscule agence Air Rarotonga.

Juste en face, quelques chèvres bêlent et me font savoir qu’elles s’ennuient. Je leur propose une partie de « chat perché » et évidemment, c’est la chèvre qui gagne.

Ce sont des coquines, ces bêtes cornées.

Il pleut toujours. 16h direction le mont Maungapu qui est le point le plus haut de l’île à 124 mètres. Grimpette pedibus pour garder la forme, et au sommet un vent violent. Un couple de kiwis m’apprend qu’à Auckland il fait en ce moment 2°C la nuit, et – 26°C à Christchurch, du jamais vu en Nlle Zélande, ce qui montre que le climat sur Terre est en plein changement. J’aperçois dans les nuages l’avion d’Air Rarotonga qui atterrit.

Vue du Mt Maungapu (124 mètres) la piste et le SAAB d’Air Rarotonga.

17 heures, et un kilomètre plus loin, visite du Marine Research Centre.

Charley est le biologiste responsable de ce centre où l’on fait l’élevage de bénitiers. Je sympathise rapidement avec ce kiwi sympathique qui m’explique ce qu’il a appris en 10 ans de pratique. Il y aurait aux premiers stades de développement de l’animal, une symbiose avec une algue, c’est un fait tout à fait nouveau.

Dans les bacs circulaires, des centaines de petits tridacnes sont en phase de croissance. Au vu de leur petite taille et de leurs quatre années d’existence, le développement n’est pas rapide. Ces bivalves vivraient entre 100 et 200 ans.

Ces petits bénitiers centimétriques ont 4 ans

Ces tridacnes sont expédiés principalement en Hollande pour être vendus dans le monde entier à des aquariophiles.

J’évoque avec Charles Waters, les Tridacnes géants que j’avais vus à Zamboanga dans les années 70. J’en avais même acheté un de 200 kg pour mon frère en Bretagne qui avait eu une belle surprise car je lui avais seulement dit que je lui envoyais un coquillage par fret maritime. Depuis que l’espèce est protégée, je lui ai conseillé de ne pas trop le montrer au public. Certains seraient tentés de faire main basse sur cette rareté en son absence.

Dîner à 20H30, au Pacific Resort le plus bel hôtel d’Aitutaki. Le cadre est splendide, et le repas délicieux : du thon mi-cuit enrobé dans de la nori, superbe mayonnaise au wasabi, nouilles japonaises Soba, et gingembre confit. Seul ombre au tableau, un chardonnay avec bulles trop acide. Je rêve d’un bon Meursault.

Mercredi 1er juillet 

Dernier jour à Aitutaki et je ne me suis pas baigné une seule fois.

Temps toujours mi-figue, mi-raisin. Cela s’améliore et on annonce « plein soleil » pour demain Jeudi.

Hélas, je prends l’avion à 16h30 pour Rarotonga.

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